Une quinzaine de volontaires sont actuellement en mission auprès des femmes, dans des domaines variés : santé et prévention, formation et réinsertion professionnelle, assistance juridique, accompagnement des jeunes mères en difficulté… Voici un petit aperçu de la mission Rêve de Maman à Redençao au Brésil.
Mathilde, volontaire Fidesco, a été envoyée dans l’état du Para, immense région isolée à l’intérieur du Brésil, marquée par une grande pauvreté. Elle est animatrice et formatrice pour le projet Sonho de Mae (Rêve de Maman), dans la ville de Redençao.
Dans l’état du Para, on estime à 26 % le nombre de nouveaux-nés dont la mère a entre 15 et 19 ans. « Comment combiner ce temps de construction identitaire qu’est l’adolescence, avec l’accueil d’une vie et la responsabilité d’être mère ? » : le projet Sonho de Mae s’efforce d’apporter une réponse à cette problématique, qui affecte tant de jeunes filles. Fondé en 2008 par Mgr Dominique You, ce projet a pour objectif de les accompagner et de les dans leur nouveau rôle de mère.
Au cours de rencontres hebdomadaires, Mathilde collabore avec des médecins, des infirmières et autres professionnels, pour proposer aux mamans des enseignements médicaux, psychologiques et spirituels. Elle coordonne également les équipes de volontaires brésiliennes qui se mobilisent pour aider les mamans à confectionner le trousseau de naissance de leur enfant.
« Nous essayons, par un accueil qui ne juge pas, de soutenir la maman afin de l’amener à découvrir l’importance et la possibilité de donner la vie. La réalisation du trousseau de naissance, bien plus que d’offrir une aide matérielle à la jeune fille, vient également favoriser le développement d’une relation d’acceptation puis d’amour entre la mère et son enfant. »
« A toute femme enceinte, je voudrais demander affectueusement : protège ta joie, que rien ne t’enlève la joie intérieure de la maternité. Cet enfant mérite ta joie » (Pape François, Amoris Laetitia)
Ce projet est un réel cocon de bienveillance, de douceur, de joie dans lequel elles peuvent partager et échanger sur leurs difficultés, leurs appréhensions et leurs craintes. Elles s’y confient sans peur de jugement, sans pressions extérieures. Il crée une rupture dans leur quotidien et les fait sortir de chez elles pour une rencontre constructive.
« Aider matériellement les jeunes filles est du ressort de l’association. En fonction des donations reçues et des besoins des nourrissons, nous distribuons des sacs de vêtements, des paquets de couches jetables, un berceau, une baignoire, un trotteur… L’écueil à éviter est de transformer Sonho de Mãe en boutique de puériculture pour familles défavorisées. L’essentiel n’est pas d’offrir un trousseau de naissance parfait, mais une oreille attentive, un soutien sans jugement, un temps pour soi et son bébé. L’être et l’avoir se mêlent intimement dans l’esprit de l’atelier. Les coups de fil des jeunes filles sont révélateurs. Elles appellent pour obtenir un coup de pouce matériel, mais les messages pour donner des nouvelles, annoncer une naissance, partager des clichés du nouveau-né ou demander une visite sont les plus nombreux. La soif d’attention et d’affection surpasse largement la faim. »
« La rencontre est ce qui fait l’essentiel de la mission, bien en amont de l’action. Je garde en mémoire les paroles de Fidesco, nous invitant à sortir d’une logique d’efficacité pour entrer dans une démarche de fécondité. Être, avant d’agir. Être au milieu des petites mères, les apprivoiser, engendrer l’amitié. »
Elle sera bientôt rejointe par Anne et Anne-Sophie, deux volontaires de la promotion 2020, lorsque les conditions sanitaires le permettront.