Le Rocher Oasis des Cités, qui a fêté ses 20 ans en 2021, a pour projet d’ouvrir en septembre prochain sa dixième antenne sur un nouveau modèle de subsidiarité, à Roubaix (59). A cette occasion, nous avons pu échanger avec Olivier Mathis, chef d’entreprise devenu bénévole à plein temps (ou presque !) au Rocher.
Comment avez-vous rencontré Le Rocher ?
Il y a une vingtaine d’années, ma femme et moi avons fait une retraite à Paray-le-Monial, qui a été un tournant dans notre vie spirituelle et finalement, dans notre vie tout court car nous nous sommes par la suite engagés au sein de la Communauté de l’Emmanuel. Nous avons ensuite eu l’occasion de découvrir le Rocher et ses projets.
Quel a été votre parcours professionnel ?
Fils de pépiniéristes, je me suis naturellement orienté vers un métier dans le même domaine et suis devenu ingénieur du paysage. J’ai fait toute ma carrière dans le domaine du végétal en travaillant avec mes parents puis en reprenant l’entreprise familiale. J’ai ensuite créé une jardinerie, que j’ai revendue par la suite. Enfin, j’ai travaillé pendant une douzaine d’années en tant que dirigeant de la société Verdia, éditrice de végétaux spécialisée dans les rosiers.
Quel a été votre cheminement avant de vous mettre au service du Rocher ?
Dans les dernières années de ma vie professionnelle, un questionnement assez fort me revenait souvent en tête : « Olivier, qu’est-ce que tu fais ? ». J’avais effectivement, au plus profond de moi, cette envie de mettre mon élan d’entrepreneur au service d’un projet de compassion. Le 1er déclic a eu lieu en avril 2020 lorsque j’ai été invité à participer à une réunion du réseau « Oasis des cités» sur le soutien scolaire. Touché par les témoignages des responsables d’antennes et des bénévoles, je me suis tourné vers le directeur de l’association, Arnaud, pour lui confier mon désir de me mettre au service du Rocher. J’ai donc commencé mon bénévolat en travaillant sur des sujets transverses, en lien avec mon travail. J’ai également eu la chance d’être en immersion pendant quelques jours, au sein des antennes de Bondy et des Mureaux en participant à des cafés et des visites de rue etc. Cela a été la confirmation de mon souhait de m’engager aux côtés du Rocher. C’est au retour des vacances d’été 2020 que j’ai eu ma 2ème confirmation et intuition : « je vais vendre mon entreprise et je me mettrai en disponibilité pour Le Rocher ». Depuis le printemps 2022, je consacre donc la majeure partie de mon temps à l’association et notamment à la création de l’antenne de Roubaix, région dont je suis originaire.
Justement, quelles sont les missions qui vous ont été confiées ?
La première mission que l’on m’a confiée est la création de l’antenne à Roubaix, sur laquelle j’ai travaillé dès la fin d’année 2021. C’est à la fois un important travail de réseau, notamment avec les acteurs locaux mais également avec les équipes centrales du Rocher et une énergie sans faille pour faire connaître une association peu connue dans le nord. C’est aussi faire face à des difficultés mais dans le même temps, avoir le sentiment que le Seigneur nous accompagne. Nous avons réussi à avoir le soutien de la mairie, de la préfecture, de l’Eglise … C’est très enthousiasmant ! Le second sujet dont j’ai la charge c’est la recherche de fonds territoriale. Il s’agit de structurer, dans chaque antenne, une équipe de bénévoles pour faire une recherche de fonds locale (associations, entreprises etc.). Ici encore c’est un travail de réseau, mais aussi d’animation d’équipes, notamment dans les antennes comme Rillieux-la-Pape, Marseille, Nîmes …
Qu’est-ce qui vous a frappé en vous engageant au cœur des cités, avec le Rocher ?
Malgré les difficultés vécues par les personnes que j’ai pu rencontrer, ce qui m’a frappé c’est la Joie et la simplicité de la relation. Une relation riche dans laquelle chacun est en vérité. J’ai vu, à travers les jeunes en service civique, que cela les travaillait. Ça change leur vie et crée des passerelles entre différentes parties de la société.
Le mot de la fin ?
S’engager dans la cité, au service des jeunes et des familles, est également un chemin de conversion. Il est essentiel, pour la réussite d’un projet comme celui-ci, de ne pas être en surplomb : la main qui donne ne doit pas être plus haute que la main qui reçoit.