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« LA FECONDITE DE LA RENCONTRE DECOULE D’UN VERITABLE COEUR A COEUR » 

Pierre et Isabelle Chazerans, couple de seniors, ont choisi de quitter leur confort et de s’installer en cité aux côtés du Rocher, aux Mureaux, à Rillieux puis à Nîmes. Pendant 5 ans, ils ont habité au cœur des cités, et contribué à la construction de la civilisation de l’amour. Leur livre, « Oser la rencontre », paru le 3 février dernier, raconte leur expérience.

 

  • Quels sont les fruits de votre mission de couple que vous retenez ?

Isabelle : Le Rocher m’a appris l’ouverture du cœur ! Je suis plutôt de nature solitaire, je m’occupe facilement seule, et je suis très indépendante. La mission du Rocher a ouvert mon cœur, et a ancré ce désir de rencontrer l’autre en profondeur, et de prendre soin de l’autre. La fécondité de la rencontre découle d’un véritable cœur à cœur. La rencontre est d’autant plus forte et féconde qu’elle s’effectue avec quelqu’un de tout autre, de totalement différent.  Je réalise la grande joie que procure le fait d’être bousculée, de sortir de sa zone de confort. Cela peut faire peur, mais c’est source de grande joie !

Pierre : La mission du Rocher a opéré un changement profond de mon regard sur l’Autre. Elle m’a aussi bousculée dans ma capacité à aller vers l’Autre, et surtout le plus démuni. Je pense aussi que ce que nous avons vécu en cité, toutes ces rencontres et cette ouverture du cœur, cela n’est pas exclusif au monde de la cité. Notre environnement bourgeois que nous avons retrouvé à notre retour a aussi soif de cette rencontre. Nous avons été frappés de la non-relation dans notre société, et spécialement dans notre environnement. Le message du Rocher est universel, et il faut le déployer dans notre quotidien, où nous sommes envoyés !

 

  • Qu’est ce qui a changé dans votre vision des quartiers et des cités ?

Pierre : Je pense que ce qui se passe dans les cités est spécifique à la France entière, et est seulement concentré en cité. La France entière souffre du manque de lien social. En cité, la présence confiante et aimante, enracinée dans l’Amour produit du fruit. La rencontre est féconde. Vivre en cité, avec des couples, des familles et des jeunes, en étant enraciné dans l’Amour, c’est la clé pour redresser la situation des cités. S’enraciner ainsi dans la société, dans notre quotidien, et avoir cette culture de la rencontre en général changerait notre société !

Isabelle : L’objectif de bâtir la civilisation de l’amour reste simple en cité car nous ne rencontrons pas d’hostilité, et nous avons beaucoup de fondamentaux en commun, par exemple dans l’acceptation des personnes en situation de handicap, ou des personnes âgées. Oser la rencontre, et bâtir cette civilisation de l’amour ensemble est presque facile !

 

  • Comment vivre Le Rocher post-mission dans votre quotidien ?

Isabelle : Le retour n’a pas été pas simple, mais nous voyons la continuité du Rocher dans notre environnement. Ainsi, près de chez nous, nous avons un foyer étudiant qui regroupe des étudiants à majorité maghrébine, qui ne sortent pas beaucoup dû aux circonstances sanitaires, et pour la plupart qui n’ont jamais vu de famille française. Nous voudrions mettre en place des parrainages avec la paroisse, ou bien les accueillir chez nous pour tisser du lien. Il y a également une petite cité à côté de chez nous, certes moins grande que toutes celles où nous avons vécues, mais une cité quand même.  Nous songions à proposer à la paroisse d’inviter la communauté musulmane à partager des brochettes d’agneau le jour de Pâques… Nous voulons garder ces fondamentaux qui nous habitent, et continuer la mission du Rocher !

 

 

 

 

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